Malgré l’admiration que j’ai pour Dimitri Casali et malgré le plaisir que j’ai pris à lire son Altermanuel d’histoire de France, sous-titré : Ce que nos enfants n’apprennent plus au collège (éditions Perrin, 2011), je vais me jeter comme un tigre sur l’une des phrases de ce livre passionnant et courageux.
La phrase qu’on va lire contient un complément circonstanciel dont il est impossible d’approuver la construction (l’auteur reproche, à juste titre, aux nouveaux programmes d’histoire d’avoir rendu optionnelles des parties entières de notre histoire, parmi lesquelles figure le Premier Empire) : « En classe de 4e, dans le seul chapitre consacré à la Révolution et l’Empire – “La fondation d’une France moderne” –, l’étude doit être menée à travers un sujet donné. Il y a cinq propositions dont trois excluent totalement la période impériale […]. » (L’altermanuel d’histoire de France, p. 11.) Ce passage n’est pas la citation d’un extrait du programme, il n’est pas non plus tiré d’un récent manuel d’histoire : c’est du Casali.
Si « la Révolution et l’Empire » avaient formé une continuité organique, la transformation ou l’accélération d’un unique processus déclencheur, pourrait-on se permettre de ne pas répéter la préposition ? Rien n’est moins sûr.
De toute façon, tel n’était même pas le cas. À propos de la Révolution et de l’Empire, on peut parler des deux phases d’un même tournant historique ; deux phases qui ne sont pas successives, du reste, puisque c’est en laissant de côté la période intermédiaire, le gouvernement du Directoire, qu’on les rapproche l’une de l’autre. Mais dans la phrase de Dimitri Casali le mot chapitre, qui est au singulier, fait assez comprendre que les deux faits sont rapprochés : cela ne signifie pas qu’au sein du chapitre ils puissent se fondre l’un dans l’autre.
Il fallait donc écrire, comme on s’en doute : « dans le seul chapitre consacré à la Révolution et à l’Empire ».