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8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 19:13

 

Remarque 1 : sur le groupe nominal au singulier

Nous parlons dans cet article de la liaison ou de la non-liaison du s et du x de pluriel. Mais un groupe nominal au singulier peut aussi comporter, en son cœur, un s ou un x placé devant une initiale vocalique. La prononciation d’un tel s ou x obéit aux principes suivants.

On ne fait pas la liaison si le nom au singulier précède l’adjectif : dans un héros étonnant, un corps étranger, un cas intéressant, par exemple ; ni lorsque le nom au singulier est coordonné à un autre nom : le corps et l’esprit. Littré considérait que le s de cas devait se lier (« un kâ-z étrange », écrivait-il) mais que celui de corps ne se liait pas (« dites : un cor animé »), tout en ajoutant : « cependant plusieurs prononcent l’s dans ce cas : un cor-z animé ». Bien sûr, le p de corps est purement graphique.

Je pense néanmoins qu’il est sage de s’abstenir de lier le s au singulier : « un propo étrange, des propos z-étranges ». Ne pas faire la liaison au singulier, tandis qu’on la fait au pluriel, est conforme à la logique de notre langue ; car nous avons l’habitude de ne pas confondre un s final graphique, jadis introduit dans le mot pour rappeler son étymon latin, ou apparu pour mieux unir le nom aux autres mots de sa famille, et un s marqueur de nombre. Si le groupe a pour noyau le nom corps, on aura soin de dire « un cor athlétique » mais « des cor z-athlétiques ». En parlant de quelqu’un qui se dévoue corps et âme, on prononcera : « cor et âme ». D’un bateau qui a péri ou s’est perdu corps et biens : « cor et biens » (le mot corps désignant, selon Littré, le navire lui-même, les biens sa cargaison ; l’expression s’emploie lorsque tout a disparu : y compris l’équipage – assimilé au navire – et les éventuels passagers).

C’est pourquoi on peut légitimement oublier le s de cas au singulier. On ne fera donc entendre ce s ni dans la locution le cas échéant, ni dans la locution conjonctive au cas où.

Au pluriel, le s du nom vers se prononce parfois devant un adjectif : des vers admirables, « z-admirables ». Au singulier, un vers insipide, un vers irrégulier, etc., ce s n’est jamais prononcé.

Lorsqu’on utilise la locution mois après mois, construite sur le même modèle que jour après jour, il vaut mieux la prononcer : « moi après moi » que « mois z-après mois » : le nom mois y étant au singulier. Bien que Littré ait affirmé que le s de mois se lie même au singulier, il est préférable de ne faire cette liaison qu’au pluriel (« un moi entier », « des mois z-entiers »).

Appliquons ce raisonnement au nom temps. L’expression depuis un temps immémorial se dira : « depuis z-un tem himmémorial » (ou « depui un tem himmémorial ») ; tandis que depuis des temps immémoriaux, ou dans les temps anciens, cela se dira : « temps z-immémoriaux », « temps z-anciens ». Pour articuler correctement Pas de temps à perdre, ou Vous serez averti en temps utile, il suffit de savoir que le nom temps y est au singulier : « Pas de tem hà perdre », « en tem hutile ».

Lorsqu’on parle du mouvement révolutionnaire, survenu en 2010, qui a abouti à des changements politiques dans plusieurs pays arabes : « un printem harabe », « des printemps z-arabes ».

Quelques noms sont terminés par un x dès le singulier : prix, perdrix, crucifix, flux. Prononçons : « un flu abondant », « des flu z-abondants », « un pri élevé », « des pri z-élevés », etc.

On peut faire de même avec les participes passés. Il a été mis en confiance : « Il a été mi en confiance ». Ils ont été mis en confiance : « Ils z-ont t-été mis z-en confiance ». Il n’est pas absurde de privilégier la liaison du s de pluriel par rapport à celle d’un s de singulier, ce dernier étant essentiellement graphique.

Quant aux adjectifs terminés par s ou x qui, dans le parler courant ou avec une intention stylistique, se placent avant le nom, ils se lient avec toute initiale vocalique : le mauvais exemple, un heureux événement, un prodigieux écrivain, un dangereux agitateur, un sérieux opposant, un doux espoir, un gros inconvénient… sauf lorsqu’il y a un r avant le s, comme dans tiers état (ou, par personnification : Tiers-État, Tiers État).

Le bon usage est de ne pas prononcer un s qui est séparé de la voyelle précédente par un r. C’est ainsi que l’expression était couramment prononcée « tier-état », au moins par le petit peuple – car on sait qu’il se moquait parfois de ses députés en les désignant par le sobriquet Fier-État. De même, quoique la configuration syntaxique soit différente, on ne doit pas prononcer : « Toujours z-est-il que… », mais : « Toujour est-il… ». Citons l’une des chansons écrites par Jacques Demy et Michel Legrand pour le film Les demoiselles de Rochefort, où le chanteur s’est bien gardé de prononcer ce s de toujours : Marins, amis, amants ou maris / Les marins sont toujours absents : nous entendons clairement « sont toujour absents ».

Le s de l’adverbe alors ne se lie pas non plus, comme chacun sait, ni celui des prépositions vers et envers : « Je m’avançai ver eux », « ver elle », ou « Nous avons manqué de confiance enver elle » – et non pas : « ver-z-eux », « ver-z-elle », « enver-z-elle ». Si les consonnes finales rs sont prononcées toutes les deux, c’est qu’on a affaire à un groupe nominal au pluriel : en plusieurs étapes, divers individus, ces divers éléments… Quant au s de jamais, n’étant pas précédé d’un r, il se lie : « Untel n’a jamais z-été », « jamais z-on n’a vu », « jamais z-encore ».

 

Remarque 2 : sur les irrégularités de prononciation dans le groupe nominal au pluriel

Mes amis et moi ; Les uns et les autres ; Ils se parlent les uns aux autres : on entendra « mes z-ami et moi », « les z-un et les z-autres », « les z-un aux z-autres ». Comme je l’ai dit plus haut, il n’est guère concevable d’articuler : « zozotr » (ni « zamizémoi »). Il y a donc des cas où, au sein d’un groupe comportant des noms ou des pronoms, la liaison ne se fait entendre qu’une fois.

Or on a raison d’articuler « petites z-et moyennes z-entreprises », en laissant les deux adjectifs lier leur marque de pluriel à l’initiale vocalique des mots qui les suivent ; car il n’y a aucune raison valable d’amputer oralement de sa marque de pluriel un seul des deux adjectifs coordonnés. De même, dans un énoncé comme les étranges aventures des habitants de l’Olympe, on est bien obligé de faire entendre toutes les liaisons : « les z-étranges z-aventures des z-habitants de l’Olympe » (ou « les z-étranj’ z-aventur’ des z-habitants »).

Pour savoir combien de fois la liaison se fait entendre dans un groupe où sont coordonnés des noms ou des pronoms, il est peut-être nécessaire d’observer la position de l’adjectif. Des enfants adorables : la prononciation correcte de ce groupe semble être : « des z-enfan hadorables » ; on dit pourtant : « d’adorables z-enfants ». On n’a jamais fait la liaison dans : des propos oiseux, des raisonnements oiseux, des paroles oiseuses, – alors qu’on dit sans problème : « de beaux z-oiseaux », ou « de gros z-oiseaux » ; ce n’est donc pas la présence d’une semi-consonne qui fait obstacle à la liaison.

Dans un cas le nom suit l’adjectif, dans l’autre il le précède. Faut-il en conclure que la liaison est moins fréquente lorsque l’adjectif est placé après le nom ? Même en français soigné, la liaison est rarement pratiquée entre le nom et l’adjectif dans des groupes tels que : des propos étranges, des travaux admirables, mes raisonnements abscons… On ne saurait omettre la liaison dans d’insipides alexandrins, alors qu’elle n’est presque jamais faite dans des vers insipides.

Citons les Émirats arabes unis ; c’est un syntagme dans la prononciation duquel personne ne rend audibles toutes les liaisons. Les sonorités qui résulteraient de ce choix (« les z-Émirats z-arabes z-unis ») auraient un effet dépréciatif… Nous prononçons spontanément : « les z-Émira’ arab’ unis », et rarement : « les z-Émira z-arab’ unis » ; peut-être parce que les adjectifs sont situés après le nom. De même, dans Les émeutes urbaines ont déjà fait l’objet de nombreux travaux, il suffit peut-être de faire entendre une seule fois le pluriel : « Les z-émeut’ urbain’ ont fait ».

Quand Littré affirme que le s du nom vers ne se prononce jamais, pas même au pluriel : « au pluriel, l’s ne se lie pas : des vêr harmonieux » ; tout en admettant que « cependant quelques-uns la lient : des vêr-z harmonieux » (« la lient », parce que Littré disait : une s) ; – le grand lexicographe ne semble pas s’être avisé que cette non-prononciation majoritaire du s pouvait s’expliquer par l’ordre des mots.

J’ai affirmé plus haut qu’on prononce : « des temps z-anciens », « des printemps z-arabes », « des prix z-élevés ». Ne serait-ce que pour éviter la succession de deux sons vocaliques identiques, la liaison faite dans temps anciens semble être, en français soigné, la seule prononciation possible de ce groupe nominal. Mais peut-être la liaison n’est-elle pas indispensable dans les deux autres groupes cités.

S’il est vrai que nous sommes parfois contraints de donner priorité à notre oreille ou à notre goût, cette liaison entre un nom et l’adjectif qui le suit, lorsque celui-ci est à initiale vocalique, n’a pas toujours été omise : le nom États-Unis est toujours là pour le prouver. Cette liaison reflète la prononciation qui était en usage à l’époque où parut la première traduction française de la Déclaration d’indépendance des États-Unis, publiée dans Le Courrier de l’Europe en 1776. (Rappelons que le trait d’union ne sert pas à signaler l’existence d’une liaison qui serait exceptionnelle, mais à « excuser » la majuscule mise à un adjectif placé après le nom.)

La liaison ne serait donc pas indispensable non plus dans le pluriel idiots utiles, alors qu’elle le demeure dans l’expression à toutes fins utiles.

Mon oreille réclame la liaison dans les groupes suivants, bien que l’adjectif y suive le nom : jeux olympiques, émeutes urbaines, portes ouvertes, listes électorales, affaires étrangères, particules élémentaires, bases aériennes, puissances hostiles, carences alimentaires, et arbres immenses, et circonstances atténuantes… La liaison faite dans jeux olympiques et dans fins utiles est vraisemblablement, comme dans États-Unis, un héritage. Dans les autres groupes cités, la liaison pourrait s’analyser comme une façon de compenser l’omission, couramment pratiquée, du e caduc.

Bien sûr, en oralisant de la poésie métrique, on fera entendre des liaisons qu’on n’entendrait pas dans le parler ordinaire ou dans l’oralisation d’un texte en prose.

 

Remarque 3 : sur la faisabilité de l’articulation

Il y a des liaisons qui sont techniquement irréalisables, ou qui seraient par trop pénibles à entendre.

S’il est possible de dire : « les émotions z-et les affects », il est techniquement impossible d’articuler : « les affects z-et les émotions ». Pour ne pas perdre en route le t, on ne peut que prononcer : « les affect et les… ». Et lorsqu’on dit : Les valeurs sont des concepts abstraits, il est difficile voire impossible de faire la liaison du s de concepts.

De même, un groupe comme les arcs étroits s’avère presque inarticulable (« les arcs z-étroits ») et se résout en : « les arc étroits ». C’est pour une raison similaire qu’on ne prononce pas le s dans le pluriel du mot arc-en-ciel. Comme le précisent plusieurs dictionnaires, des arcs-en-ciel se prononce « des arc-en-ciel ». En 1834, sans doute conscient que le trio de consonnes ne pouvait être articulé correctement, le grammairien et lexicographe Napoléon Landais demandait qu’on prononçât au pluriel : « des ar-zan-ciel ». La prononciation du s lui paraissait plus nécessaire que celle du c.

Mais ici encore, on a affaire à un adjectif situé après le nom (arcs étroits) et à un nom suivi d’une préposition (arcs-en-ciel). Chacune de ces raisons est suffisante pour justifier la non-prononciation du s. Un Napoléon Landais n’avait pas pensé à cela.

 

Remarque 4 : sur l’apposition

Les manchots empereurs : le nom empereurs étant apposé au nom manchots, on ne fait pas la liaison.

Chers amis auditeurs : doit-on dire « Chers z-amis z-auditeurs » ou « Chers z-ami auditeurs » ? Amis auditeurs, bonjour. « Amis z-auditeurs » ou « Ami auditeurs » ? Le nom auditeurs est apposé. La deuxième prononciation est donc préférable.

De même, la liaison est à déconseiller dans une expression telle que : les rapports hommes-femmes, parce que le groupe qui suit rapports comporte une ellipse (par réduction de l’énoncé : rapports entre les hommes et les femmes). L’ellipse est analogue à l’apposition.

Dans le même ordre d’idées, rappelons que la liaison ne se fait jamais lorsque l’adjectif est attribut du C.O.D.

 

Remarque 5

À force d’oublier de prononcer le s antévocalique, on oublie qu’il y a parfois une différence entre tout (adverbe) et toutes (adjectif), comme dans la phrase suivante :

« [J]e risque de laisser échapper mon crayon parce que mes mains sont toutes écorchées. » (Marc Lesage traduisant de l’italien Davide Morosinotto, L’éblouissante lumière des deux étoiles rouges, roman pour jeunes lecteurs, éditions l’École des loisirs, 2019, p. 115.) Cette absurdité ne peut signifier que ceci : toutes mes mains (!) sont écorchées.

Le traducteur récidive à la page 385 : « Elles [= une vieille radio russe et une radio allemande hors d’usage] étaient toutes ouvertes, à moitié démontées, avec des fils qui couraient de l’une à l’autre. »

Bien sûr il fallait écrire : « mes mains sont tout écorchées », et, à propos des deux radios : « Elles étaient tout ouvertes ».

 

Remarque 6

J’ai parlé plus haut de la prononciation du mot héros (on dit bien : le héros, ce héros ; tout comme : ce handicapé, et non pas « cet handicapé »). Mais il faut préciser que héros est l’exception au sein de sa propre famille : héroïne, héroïsme, héroïque ont un h muet.

Chacun sait qu’on prononce : les z’héroïnes de bande dessinée, etc. On pourrait décider d’harmoniser les prononciations. Pourquoi, en effet, ne dirions-nous pas, sans faire entendre le s : les héroïnes = lé héroïnes. Hélas, il faudrait alors aussi prononcer : « la héroïne ». Personne n’a plus entendu ça depuis un siècle – cela se disait parfois au XIXe. La seule prononciation correcte de ces mots est : le héros, l’héroïne, l’héroïsme, les exploits z’héroïques de nos ancêtres ; c’est incohérent mais on ne peut rien y faire.

La clé trop méconnue de cette énigme est facile à trouver : c’est qu’à l’origine le h de héros n’était pas aspiré. Le Trésor de la langue française nous apprend qu’au masculin l’aspiration, non étymologique, a été introduite dans la langue pour empêcher la liaison et éviter le calembour : les héros/les zéros ; et que cette aspiration remonte à l’apparition du mot zéro dans la langue (XVe s.).

 

Remarque 7 : dans la conjugaison

Je pense que la liaison est facultative dans Nous partons ensemble ou dans Nous partîmes ensemble. Selon l’humeur, selon le contexte, je dirai soit : « Nous partons z-ensemble », soit : « Nous parton hensemble. » Peut-être est-ce la solennité du passé simple qui incite à prononcer : « Nous partîmes z-ensemble », ou « Nous vînmes z-ensemble » ; mais il est permis de dire : « Nous partîme ensemble », « Nous vînme ensemble ». (Pour oraliser de la poésie métrique, nous ferons la liaison ou nous introduirons une micropause.)

Je prononce : « Nous sommes parti ensemble », plutôt que : « Nous sommes partis z-ensemble ». De même, je dis : « Nous sommes z-arrivé ensemble », plutôt que : « Nous sommes z-arrivés z-ensemble. »

En liant les éléments rythmiques les uns aux autres en une longue guirlande incompréhensible, on brouille le sens de la phrase, affirmait Jean-Louis Barrault (pour chasser la redite, que vous aurez tous notée, parlons de guirlande sonore plutôt que de guirlande incompréhensible). Le groupe rythmique du vers racinien correspond assez bien à notre groupe syntaxique. Cette observation de Jean-Louis Barrault nous ramène à trois exemples cités dans la partie précédente, pour lesquels je préconise les prononciations que voici : « Nous sommes z-arrivé à temps » ; « Nous sommes parvenu à fuir » ; « Nous nous sommes perdu en route ».

Au singulier, on dit certes : « Tu es z-attendu », mais : « Tu arriv’ au bon moment. » Si on peut encore dire : « Tu prends z-un train », on dit depuis fort longtemps (depuis toujours ?) : « Tu plant’ un arbre », « Tu fauch’ un pré ». En général, la deuxième personne du présent d’avoir et d’être, qui sont nos verbes fondamentaux, se lie encore avec une initiale vocalique : « Tu as z-encore fait des bêtises », « Tu es z-irresponsable ». Pour les verbes du deuxième et la plupart de ceux du troisième groupe, la liaison entre la deuxième personne du singulier et une initiale vocalique, bien qu’elle ait tendance à se raréfier, demeure possible. C’est au présent des verbes du premier groupe que le s de la deuxième personne du singulier reste muet… sauf dans la poésie métrique. (Par exemple dans ces alexandrins d’Hugo : « Ah ! tu portes en toi, reptile, un exemplaire / D’idéal qu’il [= Dieu] eût dû copier pour te plaire ! » ; ne pas négliger la diérèse : co-pi-yer. Ou dans cet autre alexandrin, qui est de Banville : « Toujours maître de toi, tu luttes en héros ». Mais on peut préférer la micropause.)

 

Remarque 8

La liaison est très utile à l’intérieur d’un groupe nominal au pluriel, avons-nous dit en conclusion. Or le groupe nominal, c’est aussi l’adjectif numéral suivi d’un substantif. On prononce donc le s dans : neuf cents euros (« neuf cents z-euros »), trente-trois objets (« trente-trois z-objets »), etc.

 

Remarque 9

Dans la première partie de cet article, en parlant du préambule de la chanson Quelque chose de Tennessee, j’ai rappelé que la dernière syllabe d’une expression mise en apostrophe ne se lie jamais avec les mots qui la suivent.

L’usage a pourtant consacré la prononciation « Allons, z-enfants » (de la patrie), qui est incorrecte, comme le signale Jean-Michel Fraulini sur son excellent site Les médias me rendent malade (voir les leçons 961, 962 et 963 ; la page se trouve à l’adresse : http://lesmediasmerendentmalade.fr/Courriels-a-l-elysee-et-autres-guitares-40.html).

 

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